Le bonheur
Le bonheur remplit l’homme de joie et repose sur sa capacité à être bienveillant à son propre égard comme à l’égard des autres. Le bonheur est protéiforme et il n’existe pas de formule magique pour devenir heureux.
Toutefois, le bonheur se nourrit de l’énergie que l’être humain dégage en interaction avec les autres. Cette interaction est souvent caractérisée par le partage sans attente de retour. En ce sens, le bonheur passe par la sociabilité de l’homme et sa volonté à puiser de l’énergie des relations humaines qu’il entretient. Quant à sa survenance, le bonheur est exogène à la volonté de l’homme, mais ce dernier peut œuvrer au quotidien afin que le bonheur vienne le remplir tôt ou tard, le plus souvent quand il ne s’y attend pas, avec une imprévisibilité qui le surprend agréablement le moment venu.
L’amour
Force vitale per se, l’amour est souvent à l’origine et toujours la quête ultime de notre existence sur terre. Il transcende la raison et tout ce que l’humain peut comprendre. L’amour est la source d’intenses plaisirs mais souvent aussi de profonds chagrins. L’amour suppose l’acceptation de l’autre dans tous ses aspects et donc fondamentalement aussi l’acceptation de soi-même. L’amour est capable de changer les gens pour le meilleur et de les rendre meilleur. Ainsi, l’expérience amoureuse confronte l’homme à un défi très utile qu’est celui de lui conférer la capacité à se remettre en question pour mieux avancer. L’amour présuppose le travail, permanent, à la fois sur soi-même et ensemble avec son partenaire afin de trouver un terrain d’entente au sein duquel le couple peut s’épanouir. L’amour présuppose aussi d’apporter quelque chose à la vie de l’autre et non pas de consacrer sa propre vie au détriment de celle de l’autre.
Il ne faut pas confondre l’expérience de l’amour propre avec celle de tomber amoureux. L’amour propre implique d’aimer l’autre en totale acceptation de soi-même et de son partenaire, ce qui est sensiblement différent de l’expérience de tomber amoureux, à travers laquelle l’amoureux projette une image souvent très idéalisée de l’autre qui ne correspond pas à la réalité des choses. L’expérience de tomber amoureux est limitée dans le temps et se termine le plus souvent soit par une rupture du couple, soit en évoluant vers de l’amour propre. Dans ce second cas de figure, la relation n’est alors plus du tout condamnée à être limitée dans le temps mais peut au contraire durer éternellement.
Si l’amour est violent, les plaisirs intenses qui l’accompagnent font aisément accepter les périodes de chagrin profonds qui lui sont dus. L’amour est puissant, et il rend les êtres humains puissants. L’amour peut vaincre les peurs et inspire confiance. La force dégagée par l’amour est d’une puissance formidable et l’amour d’un être cher est l’expérience la plus magnifique que l’homme peut faire sur terre.
Le chagrin d’amour
Le chagrin d’amour est le plus souvent la conséquence d’une rupture unilatérale qui n’est pas du choix de celui qui la subit. Le chagrin d’amour est parfois difficile à supporter car il peut se révéler d’une violence et d’une douleur inouïes. Il incorpore tout le pouvoir violent qui peut découler d’une relation amoureuse malencontreuse, capable de couper l’appétit, de procurer des insomnies, de donner l’impression de suffoquer, d’infliger des douleurs profondes dans l’âme et de hanter le concerné pendant un long moment. Cependant, le chagrin d’amour démontre le courage de l’être humain d’exposer ses vulnérabilités à l’égard d’autrui, d’ouvrir son cœur et de vouloir aimer et être aimé. De ce fait, il frappe plus facilement les courageux que les peureux.
La peur
Antinomique à l’amour, la peur dispose d’un pouvoir destructeur important. Si elle est inhérente et nécessaire à la nature humaine, préservant l’homme de dangers de toute nature, elle peut parfois prendre le dessus sur les hommes et guider leurs actions et leurs relations sociales. L’homme se ferme face à la peur, se recroqueville sur lui-même et ferme son cœur au monde extérieur. La peur est froide, douloureuse, angoissante et meurtrière. La peur est souvent intimement liée à l’amour, ou au manque d’amour. De ce fait, il n’est pas rare que la peur se révèle être le symptôme de blessures humaines profondes avec lesquelles l’être humain ne veut pas se confronter. La peur, si elle existe pour tous, nécessite d’être maîtrisée dans ses différentes facettes car s’ouvre alors un horizon de réjouissance à l’homme permettant à celui-ci de s’épanouir et de donner quelque chose de lui-même aux autres sans nécessairement attendre un retour. La maîtrise de la peur mène à l’amour.
Le manque
Le manque représente la douleur qu’inflige la distance physique ou morale par rapport à l’être aimé. Le manque se compose de sentiments souvent contradictoires et puissants mêlant la souffrance et l’angoisse à l’espoir et au désir. Le manque donne un profond sentiment de vivre et d’être en vie. En effet, le manque est antinomique à l’absence de douleur et de sensations puissantes, synonymes de la mort. Le manque peut exaspérer par moments tout comme il peut faire rêver. Le manque, parce qu’il est consubstantiel à l’amour, est une sensation vertueuse qui tire l’être humain vers le haut et lui donne une grande volonté et détermination à renforcer les liens qui l’unissent à l’être tant désiré. Le manque peut s’estomper avec le temps s’il n’est pas possible de renouer avec l’être désiré, et au contraire se transformer en un sentiment de bonheur profond, créateur de puissantes sensations qui ont vocation à se perpétrer dans le temps et à lier durablement le couple concerné.
La souffrance
La souffrance fait partie des phénomènes inhérents à toute vie humaine. Cette constatation peut paraître comme une évidence, cependant l’homme n’en a pas toujours pleinement conscience. En effet, la vie est une épreuve qui peut se révéler par moments difficile, voire rude et la souffrance exprime la réticence des hommes à vouloir s’adapter aux différents défis de la vie. En effet, l’homme a tendance à éviter la souffrance comme toute autre expérience qui lui est désagréable. Cependant, la souffrance, si elle est par moments pénible, est aussi souvent profondément utile à l’homme. En effet, elle lui permet de grandir et de progresser car toute souffrance qui pose un défi à l’être concerné lui offre aussi l’opportunité de le surmonter et de progresser humainement et spirituellement. La souffrance nécessite l’acceptation; à partir du moment où l’homme accepte le fait de souffrir, la douleur devient de plus en plus supportable et s’estompe même avec le temps.