
Depuis l’avènement d’Internet et des réseaux sociaux, la prolifération de fausses informations a explosé. D’aucuns considèrent les fake-news comme une menace pour notre démocratie et de nombreux médias se sont efforcés à lutter contre le phénomène en reprenant régulièrement certaines fausses informations et en les confrontant à une vérification des faits permettant de révéler leur caractère fallacieux.
Le fact-checking, en Français la vérification des faits, se définit selon le Grand Dictionnaire Terminologique comme “une technique consistant d’une part à vérifier en temps instantané la véracité des faits et l’exactitude des chiffres présentés dans les médias par des personnalités politiques et des experts, d’autre part à évaluer le niveau d’objectivité des médias eux-mêmes dans leur traitement de l’information.”
Il convient à ce titre de remarquer que l’évaluation du niveau d’objectivité est extrêmement aléatoire dans la mesure où elle dépend très largement des croyances et de la vision du monde de la personne qui se lance dans ladite vérification. De même, il est important de s’accorder sur ce qu’est une fausse information. Et c’est ici que les choses se compliquent. Car en effet, si la lutte contre les fausses informations se limite tout simplement à interdire la propagation d’informations factuellement fausses, il est très aisé pour les émetteurs desdites informations de poursuivre les mêmes fins par d’autres moyens et d’orienter les citoyens avec une information largement biaisée tout en se basant sur une information vraie. Dans ce contexte, le fact-checking, s’il a le mérite de permettre de déceler un mensonge grossier, rate assez clairement son objectif de lutter contre les fausses informations et ce principalement pour trois raisons.