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En tant qu’êtres humains, nous sommes tous imparfaits et nous le resterons toute notre vie. C’est ce qui fait de nous ce que nous sommes, c’est ce qui nous rend humain et c’est tant mieux.
La quête de perfection n’est jamais souhaitable, elle génère frustration et insatisfaction, tel un désir qui ne peut être satisfait. Contentons-nous plutôt à essayer de devenir le meilleur de nous-mêmes.
Accepter ce qui ne peut pas être changé et changer ce qui peut être amélioré dans sa vie
Avant toute possibilité de travailler sur soi ou de changer un quelconque aspect de sa personnalité, il y a un prérequis fondamental : assumer la responsabilité de ses sentiments et ainsi se connecter avec son véritable moi intérieur (I) avant de pouvoir se connecter aux autres (II).
- La connexion à soi-même
Trop souvent, l’être humain a tendance à se défausser sur l’autre pour ne pas devoir assumer ses propres contradictions ou pour le moins sa part de responsabilité dans toute situation impliquant insatisfaction voire frustration.
Prendre la responsabilité de ses sentiments est difficile car douloureux
L’être humain ne manque pas de créativité quand il s’agit de rendre autrui responsable de son insatisfaction voire de son malheur. Du partenaire à l’Etat, au voisin, en passant par la terre entière. « Si seulement il ou elle était plus ceci ou cela… ». Il s’agit d’un réflexe facile, qui permet de rendre autrui responsable de ce qui ne va pas dans sa propre vie. Agir de la sorte permet d’éviter la douleur liée à une remise en cause de ses propres croyances et comportements. Et tant que l’être humain aura la possibilité d’aisément éviter de ressentir de la douleur et de préserver son confort, il le fera. Ceci étant dit, il ne s’agit pas de penser que l’autre n’a jamais sa part de responsabilité car dans une relation, les responsabilités sont partagées. L’erreur n’est pas de penser que l’autre est aussi responsable, mais de penser que nous ne sommes pas responsables dans les relations qui nous lient aux autres.
Dans ce contexte, nous ne pouvons jamais changer l’autre. La seule chose que nous pouvons changer est notre manière d’interagir avec autrui et donc nous ne pouvons que travailler sur nous-mêmes.
Aussi longtemps que la responsabilité de ses propres sentiments n’est pas assumée avec la reconnaissance d’une part de responsabilité dans toutes les situations qui sont inconfortables voire génèrent insatisfaction ou frustration, la personne concernée est victime, incapable de changer le cours de sa vie.
Avant de pouvoir changer quoi que ce soit dans notre propre vie, nous devons avant tout sortir d’une posture victimaire, accepter la douleur liée à la reconnaissance de notre propre responsabilité quant aux situations qui nous sont inconfortables. Ce travail peut être particulièrement difficile car il présuppose un travail sur son égo, un travail fondamentalement douloureux.
Sans travail sur l’égo, pas de travail sur soi-même
Notre égo est la représentation que nous avons de nous-même, la personne que nous croyons être par opposition à la personne que nous sommes vraiment, décalage né de la négation de nos besoins, désirs et envies en tant qu’enfants par l’adaptation à notre environnement, basé sur notre éducation et nos expériences. Notre égo est ce qui nous empêche de nous découvrir nous-mêmes, voire d’être nous-même. L’égo a pour but de protéger la personne des blessures et douleurs qu’elle a pu éprouver dans son enfance en créant une représentation d’elle-même basée sur un effet de compensation par rapport à une insuffisance dont elle a subi des conséquences négatives dans son enfance.
Ce faisant la personne donne un caractère de vérité absolue dans sa propre vie à quelque chose qui n’est qu’une simple croyance. Par exemple, si un enfant manque d’attention, il peut internaliser qu’il est insignifiant. L’égo peut réagir de deux manières différentes : soit l’enfant, puis ensuite l’adulte, opérant à travers son ego, va avoir tendance à sans cesse se dévaloriser lui-même, pour renforcer sa croyance dans un besoin d’identification lié à son existence, soit l’enfant va sans cesse chercher l’approbation des autres pour se prouver qu’il n’est pas insignifiant. Dans les deux cas, l’égo n’est que basé sur une fausse croyance : celle du manque de valeur voire du sentiment d’insignifiance alors qu’en réalité aucun enfant n’est insignifiant.
Déconstruire les fausses croyances de son égo est donc primordial afin de déblayer le chemin qui amène à la découverte de sa vraie personnalité, de ce que la personne est réellement. Tout travail de développement personnel présuppose de développer une conscience de qui nous sommes, de nos forces et de nos faiblesses afin de faire des choix de vie qui nous correspondent et qui peuvent nous rendre accomplis et heureux.
Avoir conscience de soi et comprendre ses besoins
Une fois qu’une personne a conscience de qui elle est, elle peut aussi réellement identifier ses besoins. Le besoin peut se définir comme le décalage émanant de la volonté de rendre satisfaisante une situation insatisfaisante. Si nous opérons à travers notre égo sur base d’une fausse croyance, nos actions ne réussiront jamais à satisfaire nos vrais besoins. Nous répétons alors des schémas qui au fond ne nous correspondent pas et ce faisant nous renforçons encore davantage une croyance erronée.
Les lignes qui précèdent peuvent paraître anodines, voire banales. Cependant, elles ne le sont pas du tout. Bon nombre d’êtres humains vivent leur vie entière sans jamais réussir à identifier certains de leurs besoins réels. Cependant, l’identification et la satisfaction d’un besoin ainsi que sa différentiation avec une envie ou un désir est ce qui va permettre à l’être humain de muter en permanence d’une situation d’insuffisance vers une situation de satisfaction. C’est un prérequis essentiel pour vivre une vie en connexion avec soi et avec les autres.
Une fois que nous prenons la responsabilité de nos sentiments et savons identifier nos réels besoins, s’ouvre alors à nous la possibilité d’entrer en interaction avec l’autre sur base de nos propres enseignements.
II. La connexion aux autres
Ressentir et communiquer : changer sa relation aux autres
Comprendre ses sentiments, accueillir ses émotions et savoir les exprimer dégage une puissance phénoménale. Malheureusement, dans notre société moderne, dans laquelle l’égo est sans cesse stimulé à travers la représentation que chacun se fait de soi dans une optique relevant souvent davantage du paraître que de l’être, exprimer ses ressentis voire ses émotions reste encore très largement tabou, surtout pour les hommes. Le nombre de conflits et l’omniprésence de la violence n’en sont qu’une conséquence logique.
Dans l’inconscient collectif, crée par la représentation que nous nous faisons de nous-même à travers les médias et les réseaux sociaux, il faut être beau, séduisant, bien dans ses bottes, réussir dans son travail et dans sa vie, avoir de l’argent et en plus il faut être heureux, aussi bien dans sa vie professionnelle comme dans sa vie privée. Pour réussir à se créer son image, heureusement qu’il existe des filtres pour embellir les clichés. Ce qui n’est pas dit dans cette représentation fictive qui prétend s’apparenter à la réalité, c’est qu’elle génère de la frustration car la réalité n’est jamais aussi rose. Au lieu de communiquer dans le paraître, il faut qu’en tant que société nous travaillons notre véritable communication dans l’être.
En effet, mettre des mots sur des sentiments et des émotions pour les accueillir et les partager avec autrui est la base de toute relation saine, sincère et profonde. Nous sommes faibles lorsque nous sommes insensibles, forts lorsque nous acceptons notre douceur, sans nous défausser ou chercher à nous protéger. Cette douceur, existante à la naissance dans chacune et chacun, et qui évolue par la suite en fonction du parcours de la personne, est essentielle afin de rendre possible l’expression de nos sentiments dans la sincérité et la bienveillance.
Le choix appartient à chacun d’entre nous: nous pouvons choisir tous les jours d’exprimer nos ressentis en vue de mieux interagir avec les autres ou décider de ne pas le faire. Et chaque fois que nous choisissons la première voie, nous sommes ouverts aux autres, dans une démarche de paix et de sérénité avec nous même et notre entourage.
Nous ne pouvons pas changer le fait d’éprouver une émotion dans une situation donnée, mais nous pouvons faire le choix de l’exprimer, voire d’exprimer le ressenti qui l’accompagne de manière sincère ou à l’inverse de l’ignorer. Au pire des cas, nous pouvons faire le choix de rendre l’autre responsable de notre ressenti, le plus souvent négatif, sans même jamais lui l’exprimer directement.
Avoir conscience de soi et de sa singularité par rapport à l’autre
Il est essentiel d’avoir conscience que nous sommes tous différents et que nous réagissons différemment face aux événements. Ce qui crée de la connexion dans ce contexte est le partage de ses émotions avec l’autre peu importe que ce soit de la joie, du bonheur ou à l’inverse de la tristesse ou de la colère. Il s’agit là d’un puissant catalyseur pour nouer des relations intimes dans lesquelles l’expression des sentiments permet d’éviter le débordements de conflits ou de violence dans les relations.
Tout chemin de développement personnel est difficile car il exige un travail important sur soi, une quête de notre véritable essence qui constitue le travail de toute une vie. Mais ce chemin est aussi celui qui nous amène a une réelle connexion à nous-même et aux autres, ce qui constitue le plus beau cadeau qu’une personne peut se faire à elle-même.
La plus belle manière de contribuer à un monde meilleur est de commencer à rendre sa propre vie plus harmonieuse. Nous avons le choix de ce faire tous les jours, à tout instant. Si nous choisissions tous de faire ceci dans le respect de soi et de l’autre, la puissance de nos capacités communes nous permettrait de relever tous les défis, en passant par le respect de notre prochain tout comme par le respect de notre environnement, endiguant les violences et les guerres pour sauver l’humanité et la planète.